Economie : nous nous sommes tant trompés, par Paul Krugman

14 septembre 2009

 

« Rien dans les modèles dominants ne suggérait l'éventualité d'un effondrement du type de ce qui s'est déroulé l'an dernier, » se désole Krugman. Comment la profession dans son immense majorité a-t-elle pu s'égarer au point d'estimer avec Robert Lucas que le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu » ? Krugman attribue cette cécité au travers consistant à confondre la « beauté » de formalismes mathématiques avec leur pertinence - sans omettre de mentionner également l'attrait de quelques incitations sonnantes et trébuchantes - et retrace les étapes de cette dérive. Une fois estompé le souvenir de la crise de 1929, dit-il, ses leçons ont été oubliées et la discipline s'est auto-persuadée que ses modèles, où d'improbables agents rationnels interagissent sur des marchés parfaits, forcément parfaits, pouvaient décrire le réel. Ainsi, afin de préserver l'élégance et la force de leurs démonstrations, les économistes se sont autorisés puis accoutumés à se désencombrer de quelques infimes scories du monde, d'insignifiants détails tels l'aveuglement, la vanité et la déraison qu'engendrent une cupidité sans borne, le sentiment de toute puissance et les comportements moutonniers. Le réveil est rude.

 

 

Par Paul Krugman, New York Times, 2 septembre 2009 (extrait)

I Confondre beauté et vérité

Bien que cela soit difficile à croire aujourd'hui, hier encore les économistes se félicitaient des succès de leur discipline. Ces succès - du moins le pensaient-ils - à la fois théoriques et pratiques, conduisaient la profession vers un âge d'or. Sur le plan théorique, ils pensaient avoir résolu leurs divergences. Ainsi, dans un document publié en 2008 intitulé « La situation de la macro » (c'est à dire de la macroéconomie, l'étude des grands problèmes tels les récessions), Olivier Blanchard, du MIT et aujourd'hui économiste en chef du Fonds Monétaire International, écrivait que « la situation de la macro est satisfaisante ». Les batailles d'antan sont terminées, notait-il, et une « large convergence des points de vue » s'est opérée. En ce qui concerne le monde réel, les économistes pensaient avoir la situation sous contrôle : le « problème central de la dépression - celui de sa prévention - a été résolu », déclarait Robert Lucas, de l'Université de Chicago en 2003, à l'occasion d'un discours devant l'Association Américaine d'Economie. En 2004, Ben Bernanke, l'ancien professeur de Princeton aujourd'hui président de la Federal Reserve, célébrait la « Grande Modération » - les performances économiques au cours des deux dernières décennies - qu'il attribuait en partie aux progrès de la politique économique.

L'an dernier, tout s'est effondré.

Peu d'économistes ont vu venir la crise actuelle, mais cet échec de la prévision est le moindre des problèmes de la discipline. Le plus important était celui de la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché. Durant l'âge d'or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix. Rien dans les modèles dominants ne suggérait l'éventualité d'un effondrement du type de ce qui s'est déroulé l'an dernier. A l'époque, les macro-économistes étaient divisés. Mais la principale divergence se situait entre ceux qui insistaient sur le fait que les économies de marchés ne déraillent jamais et ceux qui estimaient que l'économie peut déraper ici où là, mais que tout écart important hors de la voie de la prospérité pourrait et devrait être corrigé par la toute-puissante Fed. Aucun des deux camps n'était préparé à faire face à une économie qui sortirait de ses rails en dépit des plus grands efforts de la Fed.

Dans la foulée de cette crise, les lignes de faille parmi les économistes se sont approfondies comme jamais. Lucas affirme que les plans de relance de l'administration Obama sont de « l'économie de pacotille », et son collègue de Chicago John Cochrane estime qu'ils sont basés sur des « contes de fées » discrédités. En réponse, Brad DeLong, de l'Université de Berkeley en Californie, parle de « l'effondrement intellectuel » de l'école de Chicago, et j'ai moi-même écrit que les commentaires des économistes de Chicago sont le produit d'un Age des Ténèbres de la macroéconomie durant lequel les savoirs durement acquis ont été oubliés.

Qu'est-il arrivé à la profession des économistes ? Quel sera son futur ?

A mon avis, les économistes se sont égarés, car ils ont, en tant que groupe, confondu la beauté - revêtue d'imposants atours mathématiques - avec la vérité. Jusqu'à la Grande Dépression, la plupart des économistes s'accrochaient à une vision du capitalisme perçu comme un système parfait ou presque. Cette vision devint indéfendable face à un chômage de masse, mais lorsque le souvenir de la Crise s'est estompé, les économistes sont revenus à leurs anciennes amours, avec une vision idéalisée d'une économie dans laquelle des individus rationnels interagissent dans des marchés parfaits, vision cette fois habillée d'équations sophistiquées. Cette nouvelle romance avec le marché a été idéalisée, il est vrai, en partie en réponse à l'évolution des tendances politiques, en partie en réponse à des incitations financières. Mais bien que les congés sabbatiques de la Hoover Institution et les opportunités d'emploi à Wall Street ne soient pas choses négligeables, la cause centrale de l'échec de la profession provient d'un désir de disposer d'un modèle englobant tout, intellectuellement élégant, procurant également aux économistes l'occasion d'exhiber leurs prouesses mathématiques.

Malheureusement, cette vision idéalisée et aseptisée de l'économie a conduit la plupart des économistes à ignorer tout ce qui peut mal tourner. Ils ont fermé les yeux sur les limites de la rationalité humaine qui engendrent souvent des bulles et des faillites, sur les problèmes des institutions devenues folles, sur l'imperfection des marchés - notamment financiers - qui peut provoquer des pannes subites et imprévisibles dans le système d'exploitation de l'économie, et sur les dangers qui surgissent lorsque les régulateurs ne croient pas eux-mêmes à la réglementation.

Il est beaucoup plus difficile de dire vers quoi la profession va se diriger désormais. Mais ce qui est à peu près certain, c'est que les économistes vont devoir apprendre à vivre avec le désordre. Autrement dit, ils devront reconnaître l'importance des comportements irrationnels et souvent imprévisibles face aux imperfections souvent intrinsèques des marchés et devoir accepter qu'une élégante « théorie du tout » soit encore très éloignée. En termes pratiques, cela se traduira par plus de conseils de politique prudente - et une moindre volonté de démanteler les garde-fous économiques en ayant foi que les marchés pourront résoudre tous les problèmes.

 

II. Aller et retour de Smith à Keynes


La naissance de l'économie en tant que discipline est habituellement attribuée à Adam Smith, qui a publié « La Richesse des Nations » en 1776. Au cours des 160 années suivantes s'est élaboré un vaste corpus de théorie économique dont le message central était : ayez confiance dans le marché. Bien sûr, les économistes ont admis qu'il y avait des cas où les marchés pourraient échouer, dont le plus important est celui des « externalités » - les coûts que les agents économiques imposent aux autres sans en payer le prix, comme les embouteillages ou la pollution. Mais le postulat de base de l'économie « néoclassique » (ainsi nommée après que les théoriciens de la fin du 19ème siècle aient développé les concepts de leurs prédécesseurs « classiques »), c'est que nous devons avoir foi dans le système de marché.

Cette foi a cependant été ébranlée par la Grande Dépression. De fait, même face à cet effondrement total, certains économistes affirmaient que tout ce qui advient dans une économie de marché est un bien : « Les dépressions ne sont pas simplement des maux », déclarait Joseph Schumpeter en 1934 - oui, 1934 ! Ce sont, ajoutait-il, « les formes de quelque chose qui doit être accompli. » Mais nombre d'économistes - et au bout du compte la plupart - se tournèrent vers les idées de John Maynard Keynes, à la fois pour trouver une explication de ce qui s'était passé et une solution pour combattre les dépressions à venir.

Keynes n'a pas voulu, malgré ce que vous avez peut être entendu, que le gouvernement gère l'économie. Dans son chef-d'œuvre publié en 1936, « La Théorie Générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie », il décrit son analyse comme étant « modérément conservatrice quant à ses implications. » Il a voulu réparer le capitalisme, et non le remplacer. Mais il conteste l'idée que la libre économie de marché puisse fonctionner sans un ange gardien, et a manifesté un notable mépris pour les marchés financiers, qu'il considère comme étant dominés par la spéculation à court terme et ayant peu de considération pour les fondamentaux. Il a également appelé à une intervention active des pouvoirs publics - avec plus d'émission monétaire et, si nécessaire, des dépenses de grande ampleur dans les programmes publics - pour lutter contre le chômage en période de récession.

Il est important de comprendre que Keynes a fait beaucoup plus que d'avancer des idées audacieuses. La « Théorie générale » est un ouvrage contenant une analyse très profonde, qui a convaincu les meilleurs jeunes économistes du temps. Pourtant, l'histoire de l'économie au cours des cinquante dernières années est dans une large mesure l'histoire d'un abandon du keynésianisme et du retour au néo-classicisme. La renaissance néo-classique a d'abord été dirigée par Milton Friedman, de l'Université de Chicago, qui a affirmé dès 1953 que la théorie économique néo-classique fonctionne suffisamment bien comme description de la façon dont l'économie se comporte effectivement pour être « à la fois extrêmement féconde et digne de confiance. » Mais qu'en est-il des dépressions ?

La contre-attaque de Friedman contre Keynes a débuté avec la doctrine connue sous le nom de monétarisme. Les monétaristes n'ont pas de désaccord de principe avec l'idée qu'une économie de marché ait besoin d'une stabilisation organisée. « Nous sommes tous keynésiens », a déclaré un jour Friedman, bien qu'il ait soutenu ensuite qu'il avait été cité hors contexte. Les monétaristes affirmaient cependant qu'une forme de gouvernement très limitée et circonscrite - c'est-à-dire consistant à donner des instructions aux banques centrales afin de maintenir le rythme de croissance régulier de la base monétaire du pays, la monnaie en circulation et les dépôts bancaires - est tout ce qui est nécessaire pour prévenir les dépressions. Dans un texte célèbre, Friedman et sa collaboratrice, Anna Schwartz, ont affirmé que si la Réserve fédérale avait fait son travail correctement, la Grande dépression ne se serait pas produite. Plus tard, Friedman a présenté des arguments convaincants contre toute tentative délibérée du gouvernement visant à réduire le chômage en dessous de son niveau « naturel » (actuellement estimé à environ 4,8% aux Etats-Unis) : des politiques excessivement expansionniste, prédisait-il, conduiraient à une combinaison de l'inflation et d'un chômage élevé - prédiction confirmée par la stagflation des années 1970, qui fit progresser considérablement la crédibilité du mouvement anti-keynésien.

Finalement la contre-révolution anti-keynésienne ira bien au-delà de la position de Friedman, qui en vint à paraître relativement modéré par rapport à ce que ses successeurs ont affirmé. Pour les économistes de la finance, la vision dépréciative de Keynes assimilant les marchés financiers à un casino a été remplacée par la théorie du « marché efficient », selon laquelle les marchés financiers déterminent toujours le juste prix des actifs en fonction des informations disponibles. Entre-temps, de nombreux économistes avaient complètement rejeté le cadre théorique fourni par Keynes pour la compréhension des récessions. Certains sont revenus au point de vue de Schumpeter et autres apologistes de la Grande Dépression, voyant la récession comme une bonne chose, faisant partie du processus d'ajustement de l'économie aux changements. Et même ceux qui n'étaient pas prêts à aller jusque-là ont pourtant affirmé que toute tentative pour lutter contre le marasme économique ferait plus de mal que de bien.

Tous les macro-économistes n'étaient pas prêts à s'engager dans cette voie : beaucoup se sont désignés eux-mêmes comme de Nouveaux Keynésiens, et ont continué de croire en un rôle actif pour le gouvernement. Pourtant, même ceux-ci ont largement accepté l'idée que les investisseurs et les consommateurs sont rationnels et que les marchés ont en général raison.

Il y eut bien sûr des exceptions : quelques économistes contestèrent l'hypothèse du comportement rationnel, questionnèrent l'idée que l'on puisse avoir confiance dans les marchés financiers, mettant en avant la longue histoire des crises financières ayant des conséquences économiques désastreuses. Mais ils étaient à contre-courant, incapables de gagner du terrain face une autosatisfaction omniprésente et rétrospectivement stupide.

 

III. Finance panglossienne


Dans les années 1930, les marchés financiers ne faisaient pas l'objet d'un grand respect, pour d'évidentes raisons. Keynes les a comparés à « ces concours organisés par les journaux dans lequel les concurrents doivent choisir les six plus jolis visages parmi une centaine de photographies, et dont le prix est attribué au concurrent dont le choix correspond le mieux aux préférences moyennes de l'ensemble des participants, de sorte que chaque compétiteur doit choisir, non pas les visages qu'il juge les plus jolis, mais ceux qu'il pense le plus à même de convenir aux goûts des autres concurrents. »

Keynes considérait que c'était une très mauvaise idée de laisser des marchés dans lequel les spéculateurs passent leur temps à se courir après l'un l'autre dicter des décisions importantes d'entreprises : « Lorsque dans un pays le développement du capital devient un sous-produit de l'activité d'un casino, le travail est susceptible d'être bâclé. »

Cependant, depuis les années 1970 environ, l'étude des marchés financiers semble avoir été effectuée par le docteur Pangloss de Voltaire, qui affirmait que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. Les débats sur l'irrationalité des investisseurs, les bulles, la spéculation destructrice, avaient pratiquement disparu du discours universitaire. Le champ était dominé par l'« hypothèse des marchés efficients », avancée par Eugene Fama, de l'Université de Chicago, qui prétend que les marchés financiers évaluent précisément le prix des actifs à leur valeur intrinsèque à partir de toutes les informations accessibles au public. (Par exemple, le prix des actions d'une entreprise reflète toujours exactement la valeur de l'entreprise, compte tenu des informations disponibles sur le bénéfice de l'entreprise, ses perspectives commerciales, etc.) Durant les années 1980, les économistes de la finance, notamment Michael Jensen, de la Harvard Business School, affirmaient que dans la mesure où les marchés financiers déterminent toujours un juste prix, la meilleure chose que les chefs d'entreprise puissent faire, pas seulement pour eux mais également pour le bien de l'économie, est de maximiser leur cours boursier. En d'autres termes, les économistes de la finance pensent que nous devrions confier le développement du capital de la nation aux mains de ce marché que Keynes avait qualifié de « casino ».

Il est difficile de prétendre que cette évolution de la profession ait été nourrie par les événements. Certes, le souvenir de 1929 s'est éloigné peu à peu, mais on a continué à observer des marchés haussiers, largement interprétés comme spéculatifs, suivis par des marchés baissiers. En 1973-1974, par exemple, les actions ont perdu 48% de leur valeur. Et le krach boursier de 1987 durant lequel l'indice Dow Jones a plongé de près de 23% en un jour, sans aucune raison évidente, aurait dû faire naître au moins quelques doutes sur la rationalité du marché.

Cependant, ces événements, que Keynes aurait considérés comme une preuve du manque de fiabilité des marchés, n'ont guère émoussé la force d'une belle théorie. Le modèle que les économistes de la finance avaient élaboré en faisant l'hypothèse que chaque investisseur rationnel arbitre entre le risque et le gain - ce qu'on appelle le Capital Asset Pricing Model ou CAPM (prononcé CAP-EM) - est merveilleusement élégant. Et si vous en acceptez les prémisses, il est aussi extrêmement utile. Le CAPM vous dit non seulement comment choisir votre portefeuille, mais - ce qui est plus important encore du point de l'industrie financière - il vous explique aussi comment déterminer un prix pour les produits financiers dérivés, les créances sur les créances. L'élégance et l'utilité apparente de la nouvelle théorie ont valu une kyrielle de prix Nobel à ses créateurs, et nombre d'adeptes de cette théorie ont également reçu des récompenses plus terre à terre : armés de leurs nouveaux modèles et de remarquables compétences en mathématiques - les utilisations les plus complexes du CAPM exigent des calculs comparables à ceux des physiciens - les enseignants policés des écoles de commerce pouvaient devenir - et devenaient - des ingénieurs de haut niveau à Wall Street, encaissant du même coup les salaires de Wall Street.

Pour être juste, les théoriciens de la finance n'ont pas retenu l'hypothèse de marchés efficients simplement parce qu'elle était élégante, pratique et lucrative. Ils ont également produit un grand nombre de preuves statistiques qui parurent au premier abord très favorables. Mais ces preuves étaient d'une forme curieusement limitée. Les économistes de la finance ont rarement soulevé la question évidente en apparence (mais à laquelle il n'était pas facile de répondre) de savoir si les prix des actifs étaient cohérents en regard de fondamentaux du monde réel, tels les profits. Au lieu de cela, ils se demandaient uniquement si les prix des actifs étaient cohérents par rapport aux prix d'autres actifs. Larry Summers, qui est aujourd'hui premier conseiller économique dans l'administration Obama, s'est un jour moqué des professeurs de la finance avec une fable sur les « économistes ketchup » qui « ont démontré que les bouteilles de 50 cl de ketchup se vendent invariablement exactement le double des bouteilles de 25 cl de ketchup », et d'en conclure que le marché du ketchup est parfaitement efficace.

Mais ni cette dérision, ni les critiques plus policées émises par des économistes tels que Robert Shiller de Yale n'eurent beaucoup d'effet. Les théoriciens de la finance continuèrent à croire que leurs modèles étaient fondamentalement justes, tout comme le firent de nombreux responsables en charge des décisions dans le monde réel. Non des moindres, Alan Greenspan était au nombre de ceux-ci. Alors président de la Fed, c'était un partisan de longue date de la déréglementation financière. Son rejet des appels à freiner les crédits « subprime » ou à se préoccuper de la bulle immobilière toujours grandissante se fondait en grande partie sur la conviction que l'économie financière moderne contrôlait la situation. Il y eut un moment significatif en 2005, lors d'une conférence tenue en l'honneur du mandat de Greenspan à la Fed. Un participant courageux, Raghuram Rajan (de façon surprenante, un membre de l'Université de Chicago), a communiqué une étude avertissant que le système financier prenait des risques à des niveaux potentiellement dangereux. Il a été l'objet de railleries de la part de presque toute l'assistance - y compris, d'ailleurs, de Larry Summers, qui a rejeté cet avertissement, le qualifiant de « malavisé ».

Toutefois, en octobre de l'année dernière M. Greenspan avouait qu'il était dans un état d' « incrédulité choquée » car « l'ensemble de l'édifice intellectuel » s'était « effondré ». Cet effondrement de l'édifice intellectuel étant aussi un effondrement du monde réel de marchés, le résultat s'est traduit par une grave récession - la pire depuis la Grande Dépression, au vu de nombreux indicateurs.

Que doivent faire les décideurs ? Malheureusement, la théorie macroéconomique, qui aurait dû fournir des indications claires sur la façon de combattre l'effondrement de l'économie, est elle aussi en proie au désarroi.

 

Ndlr : Les lecteurs pourront trouver une traduction de la suite de ce texte sur le site Chômage et Monnaie.